POUR UN AMENAGEMENT DU TERRITOIRE SOUCIEUX DU DEVELOPPEMENT DURABLE (à l’échelle nationale comme à l’échelle régionale
Depuis sa création il y a plus de 30 ans, notre association combat contre la densification excessive du secteur de La Défense.
L’accumulation des sièges sociaux et autres entreprises tertiaires autour du Centre d’Affaires empiète largement sur notre commune et provoque dans ses alentours engorgement du réseau routier comme des transports en commun, spéculation immobilière, pollution atmosphérique et constitution d’un énorme îlot de chaleur qui ne fera que s’aggraver avec le changement climatique en cours.
Pour construire ces bureaux et les équipements qui vont avec, comme pour faire face aux énormes besoins de logement, on utilise au maximum la place disponible. Et bien souvent les arbres, dont nous avons pourtant tellement besoin, sont sacrifiés sous des prétextes divers. On en replante, mais qui ne donneront de l’ombre et de la fraîcheur que dans des dizaines d’années. Or c’est dès maintenant que les canicules se multiplient et s’aggravent !
Au-delà des nuisances diverses dont nous sommes victimes localement, nous dénonçons un phénomène qu’un gouvernement soucieux de l’harmonie du territoire devrait maîtriser mais qui, au contraire, est souvent encouragé directement par les pouvoirs publics.
Désireux de réduire la pollution due aux gaz d’échappement des véhicules thermiques, nous avons chaudement approuvé l’idée d’une rocade ferroviaire.
Mais nous avons bien vu que pour certains, cet investissement était destiné à accueillir des centaines de milliers de nouveaux franciliens plus qu’à permettre à la population actuelle de vivre mieux en Île-de-France. Et tant pis pour « le désert français » et « la diagonale du vide » dont les « Gilets jaunes » expriment le désarroi voire le désespoir.
Dans les débats sur le Grand Huit puis sur le Grand Paris Express, on a, de divers côtés, exalté la métropole parisienne qu’il faudrait renforcer face à Londres, New-York, Shanghaï et Tokyo, dans un détestable esprit de concurrence exacerbée. Comme si les pays qui n’ont pas une capitale économique multimillionnaire en habitants (Scandinavie, Benelux, Suisse, Italie…) étaient de ce fait des pays sous-développés…
On avait connu des fuites en avant aussi lamentables dans la laborieuse élaboration du SDRIF (Schéma directeur de la région Île-de-France) alors que rien de concret n’était proposé pour rééquilibrer cette région avec beaucoup trop de bureaux à l’ouest et peu d’activités ailleurs, malgré les belles promesses des années 80.
A la lumière des réflexions sur l’évolution du climat, il serait temps de penser sérieusement la place de notre région-capitale dans l’hexagone et à celle des Hauts-de-Seine en Île-de-France. Il n’est pas raisonnable de multiplier les constructions de bureaux tant que les transports en
commun permettant d’acheminer à la Défense ou à Issy-les-Moulineaux les milliers de salariés supplémentaires sont encore en chantier ou dans les cartons !
Le RER A a beau avoir accru notablement ses capacités, il est toujours aussi saturé. La ligne 1 du métro, en dépit de son automatisation, aussi. Les lignes de bus, même celles qui sont équipées de véhicules doubles, également. Quant au tramway T2, malgré son renforcement à l’occasion de son prolongement jusqu’au Pont de Bezons, il est au bord de l’asphyxie…
En 2024 , EOLE viendra sans doute soulager les radiales que sont les lignes A et 1. Mais nous apprenons que pour les liaisons banlieue-banlieue, il faudra peut-être attendre 2040 pour le tronçon Ouest de la ligne 15 du Grand Paris Express ! Il est évident que si la construction de la Gare de la Défense à l’emplacement initialement prévu ne peut être réalisée qu’après 15 années de travaux, il faut réaliser ailleurs la station intermédiaire entre NanterreLa Folie et Bécon-les Bruyères et ouvrir la ligne au plus tard en 2030.
C’est infiniment plus urgent que de construire des gares sur les terres agricoles du Triangle de Gonesse (Val d’Oise, ligne 17) ou du Plateau de Saclay (Essonne, ligne 18) !
Et comme 2024 et 2030 c’est encore bien loin, il faut décréter un moratoire sur l’immobilier d’entreprise dans tout le secteur de La Défense ainsi qu’à Issy-les Moulineaux, pour ne pas condamner les usagers actuels et futurs des routes et des voies ferrées à l’aggravation continuelle de leurs conditions de transport.
Il est grand temps de mettre à la raison les bétonneurs et les promoteurs qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs profits !
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