Sur le site de la ville de Nanterre, le Jardin des Acacias est ainsi présenté :
« Le Jardin des Acacias est installé sur une surface d’un hectare et bordé de buttes végétalisées. C’est un réservoir de biodiversité en plein coeur de ville »
Sa création date de 1987 pour mettre en valeur la philosophie du Chemin de l’Île. Ce nom de quartier se réfère aux parisiens qui, à la fin du 19ème siècle, le traversaient en allant de la gare de Nanterre (actuellement Nanterre-Ville) aux guinguettes de l’Île Fleurie. Proposée par le Président-Fondateur de Naturellement Nanterre, M. Robert Bouvet, cette dénomination avait été préférée, car plus originale, à «Voltaire » (le groupe scolaire du coin) et à «Bords de Seine».
Il a été dessiné par 3 paysagistes Henri Bava, Michel Hoessler et Olivier Philippe de l’Agence TER qui ont obtenu en 1991 le Trophée du Paysage décerné par le Ministère de l’Equipement et le Ministère de l’Environnement « Un projet créatif, comportant des réponses innovantes en matière d’activités sportives, d’entretien, de mobilier urbain, de structures arborées ; les paysagistes ont su créer un espace qui répond aux besoins et attentes de différentes catégories d’usagers, notamment des jeunes. La réussite du projet est liée aux efforts du service technique de la ville de Nanterre pour faire face, par un suivi et une adaptation constante de la gestion, aux contraintes liées au contexte social environnant » (Les jardins à Nanterre du XVIIIe siècle à nos jours. Jeannine Cornaille. Bulletin de la Société d’Histoire de Nanterre N° 44 juillet 2010)
Le propos est peut-être un peu emphatique, mais c’est ce petit bijou que la Mairie veut maintenant amputer de la moitié de sa surface pour y construire 3 petits immeubles en accession à la propriété dans le cadre d’un projet de rénovation urbaine du quartier financé par l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) destiné à réduire la proportion des logements sociaux.
L’autre partie du projet consiste à démolir une tour d’une centaine de logements HLM et une des 2 tours d’un foyer Adoma et à mettre à la place un cabinet médical privé et un petit square. Cette dernière opération, traditionnelle à l’ANRU, a ses partisans et ses détracteurs.
Mais la réduction de la moitié du Jardin des Acacias, probablement inédite dans ce domaine, est, elle, difficilement défendable : quand on dispose d’un espace vert de qualité, même modeste, on ne le ratiboise pas sur un coup de tête. Espérons que l’ANRU ne subventionnera pas cette malencontreuse initiative et que la Mairie ne cherchera pas à la mener à son terme malgré tout !
Naturellement Nanterre et des riverains, notamment la copropriété de la rue des Prés, ont à plusieurs reprises exprimé leur opposition à ce projet et sont déterminés à défendre jusqu’au bout le Jardin des Acacias. Après les fêtes, nous lancerons une pétition en ligne et organiserons diverses manifestations dans le quartier et dans le centre-ville.
Si le dépôt pétrolier (classé Seveso seuil haut) qui se trouve à 1 km de là était déménagé hors de ce quartier dense, il y aurait une vingtaine d’hectares qui pourraient être urbanisés avec toute la diversité sociale voulue !