«Le Parisien» et les Municipales à Nanterre

Dans la perspective des prochaines élections municipales, le journal «Le Parisien» publie depuis le début novembre des dossiers sur différents thèmes dans 5 villes des départements de l’Île-de-France. Dans les Hauts-de-Seine ont été sélectionnées les villes d’Issy-les-Moulineaux (le lundi), Boulogne-Billancourt (le mardi), Nanterre (le mercredi), Levallois-Perret (le jeudi) et Colombes (le vendredi).
La première semaine, le journal a regardé si les promesses de 2014 avaient été tenues. En fait, pour ne braquer aucun maire, dans chaque ville le constat est à peu près le même : une partie du programme a bien été réalisé, une partie moins complètement et une dernière partie est restée à l’état de projet. A Nanterre, où le maire sortant affirme avoir tenu 96 % de ses 220 engagements, «Le Parisien» cite le succès de la politique du logement, l’insuffisance d’ouverture de places en crèches et la non-reconstruction du Centre de Santé municipal Maurice-Thorez.

La deuxième semaine portait sur l’Environnement. En fait, à Nanterre comme dans les 4 autres villes du 92, il a surtout été question de la propreté. C’est effectivement un aspect de l’Environnement : Dans les années 90, au début de notre association, nous avions dénoncé l’état désastreux des berges de la Seine qui servaient de dépotoir à beaucoup d’entrepreneurs indélicats sans que le Conseil Général, propriétaire des lieux fasse son travail. C’est seulement à l’occasion de l’ouverture du Parc du Chemin de l’Île que le chemin de halage a eu, à Nanterre comme à Colombes et à Rueil, les aménagements qui en ont fait un lieu de promenade apprécié des piétons comme des cyclistes (surtout après la construction de la passerelle au-dessus de la darse du port qui constituait une coupure regrettable).

Mais la propreté n’est qu’une petite partie de l’Environnement. Si«elle laisse à désirer», comme le dit le titre du dossier, si «les rats grouillent de partout», s’il y a des encombrants un peu partout et de la mécanique sauvage sur les parkings, il y aurait bien d’autres choses à dire sur le sujet. La ville aurait pu parler de son plan climat territorial (isolation des bâtiments municipaux, panneaux solaires, véhicules électriques), de ses efforts pour augmenter les espaces verts que nous estimons insuffisants et elle aurait pu expliquer pourquoi elle laisse se constituer des îlots de chaleur détestables en bétonnant certains quartiers, notamment autour de la gare Nanterre-Université. Bizarrement, c’est 15 jours plus tard, dans le dossier Logement, que ce prétendu éco-quartier a été critiqué. Encore plus bizarrement, celui qui s’en est plaint est un élu proche de la majorité du Conseil départemental, lequel tient les manettes de l’établissement public Paris-La Défense (qui a succédé à l’EPAD et à l’EPADESA) et qui gère l’aménagement de la ZAC Seine-Arche…. Nous avions envoyé au Parisien quelques informations sur nos appréciations de la situation de l’Environnement à Nanterre, sans doute trop tardivement. En tout cas, rien n’en a été retenu.

En troisième semaine, les dossiers portaient sur les Transports. Pour Nanterre, le journal montrait le paradoxe de la ville : beaucoup de transports en commun «mais toujours trop de voitures». Sauf que s’il y a bien «18 lignes de bus» qui ont leur dépôt à Nanterre, seules 10 lignes normales et deux lignes de minibus y circulent. Les autres filent sans s’arrêter vers Rueil ou vers Bezons. Et dire «un RER» sans préciser qu’il y a 3 gares, dont une qui accueille aussi un transilien, c’est un peu léger. Mais, ne soyons pas trop sévères : un paragraphe est consacré à notre réclamation de rétablissement de la ligne 560 supprimée en juin 2018. Mais nous avions bien d’autres suggestions…

Fin novembre, le Logement est le thème de la semaine.

Début décembre, c’est la Sécurité qui est au programme avec le débat récurrent sur l’opportunité d’une police municipale.

Sixième semaine, des dossiers intitulés «Ca valait le coup» se penchent sur «un gros projet du mandat en cours». Pour Nanterre, c’est l’ARENA qui est retenu, bien qu’il ait été lancé pendant le mandat précédent. «Le Parisien» nous ayant cette fois-ci demandé notre point de vue sur ce grand chantier, nous lui avons envoyé le texte ci-dessous.

– Sur l’opportunité du soutien de la municipalité à ce projet, nous étions divisés :
une forte minorité était contre, une petite minorité était pour. Le consensus que nous cherchons à avoir nous a dissuadés de chercher à convaincre les indécis pour arriver aux fatidiques 51%. Nous ne nous sommes donc pas prononcés, laissant chacun intervenir ou non dans un sens ou dans l’autre dans son conseil de quartier ou dans telle ou telle structure associative ou médiatique.
– Nous ne nos sommes pas pour autant désintéressés de la question et nous avons essayé de participer au Comité de suivi du chantier pour y défendre les riverains (qu’ils soient arenistes ou antiarenistes) conne les nuisances excessives que risque toujours d’engendrer un grand chantier. Pas question a décrété M. Lorenzetti ! Seuls les partisans inconditionnels du projet auront le droit d’y siéger… Contrairement à toutes les traditions nanterriennes, la Mairie a laissé le promoteur régenter à sa guise son instance de concertation. La démocratie participative est souvent formelle (par exemple nous nous sommes battus en vain contre l’abattage d’un certain nombre d’arbres Bd des Provinces françaises pour construire un immeuble mais le compte-rendu officiel de ces réunions n’en a même pas fait mention !) La démocratie, dit-on, c’est « Cause toujours ! Avec M. Lorenzetti, c’était plutôt le « Ferme ta gueule ! » de la dictature…
– Et des nuisances excessives, il y en a eu. Les opposants déclarés au projet, mieux implantés que nous dans le secteur vous en parleront peut-être.(Nous nous sommes permis de transmettre votre questionnaire à l’ACRI-Liberté et aux Verts pour le cas où vous ne les auriez pas contactés).
– On parle effectivement plus souvent de Nanterre depuis que des matches et des concerts y ont lieu même si le scandaleux nouveau « naming » « Paris La Défense » vise à camoufler la ville derrière la Tour Eiffel et les tours du Centre d’Affaires. L’implantation du siège national du parti de la famille Le Pen est aussi une bonne occasion de faire citer Nanterre les soirs d’élection… Voilà pour l’image.
Pour l’emploi, comme à chaque grand chantier, il y a eu des emplois pour des Nanterriens pendant la construction. Et à chaque grand événement logiquement, il y a recrutement de quelques intermittents de l’événementiel…
Par ailleurs, nous ne savons pas si en matière de pratique du sport populaire, la présence d’un haut lieu du rugby sur place a eu un impact positif.
– Au-delà des nuisances pendant le chantier, il y a celles qui surviennent lors des matches et des concerts. Mais suivant les personnes, elles sont pires ou moindres que ce qu’elles redoutaient et nous sommes incapables de faire la moyenne…
– On nous a signalé que la ligne de minibus 560 était souvent détournée du quartier les « grands jours ». Hélas, depuis juin 2018, la Mairie a arrêté de financer cette ligne plutôt que d’élaborer avec les gens du quartier un itinéraire plus attractif et, Arena en fête ou Arena au repos, ce quartier est un des plus mal desservis de la ville puisque la ligne 276 qui le traverse ne s’y arrête même pas !
– Il y a une invraisemblable absence de communication entre les dirigeants de l’Arena et la RATP puisque après au moins un des concerts de Mylène Farmer, les dizaines de milliers de spectateurs ont eu droit pour rentrer chez eux à des trains courts avec l’espacement des heures de soirée alors qu’il aurait évidemment fallu des trains longs et plus fréquents.
– Parmi les nuisances sans doute imprévues, il y en a deux que nous tenons à évoquer :
 ° Après les concerts, le réembarquement du matériel de la tournée se fait souvent « dans la foulée », c’est-à-dire en pleine nuit et perturbe la tranquillité des riverains bien au-delà des conversations plus ou moins bruyantes des spectateurs sortant de l’Arena.
 ° Le ramassage des poubelles se fait du côté des riverains alors qu’il pourrait se faire du côté opposé ce qui serait beaucoup moins pénalisant.

Le journal n’en a retenu que les nuisances sonores nocturnes subies par les riverains lors du rangement du matériel après les concerts et par le ramassage des poubelles qui pourrait être moins bruyant s’il ne s’effectuait pas du côté des habitations. Les riverains ayant déjà subi dans le passé les nuisances du chantier de l’Arena, subissant actuellement celles des chantiers Origine, Gare d’EOLE et siège de Vinci, et devant peut-être (si nous n’obtenons pas son annulation !) subir bientôt les nuisances du chantier de la tour des Jardins de l’Arche (200 mètres de haut), c’était ce que nous avions de plus important à dire pour parler du cadre de vie des riverains de l’Arena

Avant l’interruption de l’enquête pour les fêtes de fin d’année, le dernier sujet traité était «Ce n’était pas prévu». L’accélération du projet de rénovation des façades et surtout du changement d’usage des Tours Aillaud est l’imprévu choisi pour Nanterre.

En janvier 2020, le dossier de rentrée porte sur les finances communales.


Nous avions proposé au «Parisien», un tour d’horizon sur ce qui se prépare dans les 5 villes choisies pour affronter le changement climatique et préserver la biodiversité. Proposition non retenue.

Il aurait aussi été intéressant de faire une page sur la démocratie participative et une autre sur les questions d’intercommunalité et de territoires dans la métropole du Grand Paris.

A l’approche du scrutin, le quotidien régional de l’Île-de-France a «invité ses lecteurs à lui envoyer les propositions qu’ils souhaiteraient voir émerger». Lundi 17 février, c’est un Nanterrien qui inaugure «le labo» (on aurait aussi pu appeler ça «la boîte à idées») en proposant de servir à l’accueil du matin des écoliers un premier repas équilibré. Les candidats répondent…

Auteur de l’article : naturellement-nanterre

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