La Société des Grands Projets (ex-Société du Grand Paris) nous a mis
LA BOULE A ZERO !
Et ce n’est pas drôle. Nous nous sentons en deuil des platanes massacrés à la tronçonneuse.
Depuis des années, nous savions que la gare de La Boule de la ligne 15 Ouest du Métro du Grand Paris risquait de faire des dégâts dans les arbres d’alignement des alentours.
Mais nous espérions qu’une solution serait trouvée. Surtout après la démolition de l’immeuble AOTEP (du bailleur social France-Habitation devenu depuis Séquens) qui libérait opportunément un grand terrain de l’autre côté de l’Avenue Joliot-Curie.
Occupés depuis la fin 2019 à essayer de sauver d’autres arbres menacés,
– d’abord ceux du Jardin des Acacias, au Chemin de l’Île,
– puis ceux du square Lebon au Centre-ville (où s’achève maintenant la construction de la nouvelle Maison de Santé),
– puis ceux du « Petit-Bois Robespierre » (alias « La Pinède ») au Parc Sud
– et enfin ceux du secteur Guimier et des alentours de la Résidence pour personnes âgées Pasteur, également au Parc Sud,
nous n’avons pas vu venir le mauvais coup de boule…
Nous n’avons pas pour autant perdu notre temps. La Mairie a bien fait abattre tous les arbres du square Lebon (y compris ceux qui auraient pu coexister avec le nouvel immeuble) en janvier 2021, bien avant le dépôt du Permis de construire, mais sur deux fronts, nous avons obtenu satisfaction :
– Le Jardin des Acacias ne sera pas réduit de moitié par la construction de 3 petits immeubles en accession à la propriété. C’est près d’une centaine d’arbres qui vont continuer à constituer une îlot de fraîcheur bienvenu dans ce quartier populaire. La Mairie recherche un autre site pour ses 3 petits immeubles. Une inquiétude cependant : la rue Lannes qui longe ce jardin restera-t-elle piétonne et cyclable pour garantir une certaine tranquillité pour les enfants ou bien sera-t-elle ouverte à la circulation des véhicules à moteur ?
– « La Pinède », sur laquelle le projet de l’architecte Roland Castro prévoyait il y a une dizaine d’années de construire un immeuble, sera finalement épargnée : Dans le projet de restructuration du Parc Sud qui vient d’être soumis à une Enquête publique, l’immeuble est déplacé de quelques dizaines de mètres sur des parkings et des pelouses.
Reste le secteur Guimier où la Ville veut construire des logements en accession à la propriété pour réduire la proportion de logements sociaux du quartier mais en densifiant, en abattant quelques dizaines d’arbres en haut de l’Allée des 3 Musiciens et autour de la Résidence Pasteur et en faisant passer le petit square de jeux d’enfants du domaine public à l’espace privatif d’un immeuble…
Certes, nous sommes là non loin du Parc André Malraux, mais il n’y a jamais trop d’îlots de fraîcheur dans un quartier déjà dense appelé à accueillir plus d’une centaine de familles de plus. La Résidence elle-même, avec son remarquable patio arboré doit être conservé en changeant d’usage.
Nous demandons donc instamment à la Mairie de revenir sur son intention de faire de la rénovation urbaine en bétonnant.
Mais s’il est trop tard pour sauver les arbres de La Boule, nous tenons à dire bien haut qu’à Nanterre aussi, il aurait été possible, comme à Bois-Colombes et à Rueil-Suresnes-Mont-Valérien de négocier avec succès avec la SGP en mobilisant la population. Et il faut protéger les arbres menacés par le tram T1.
A défaut d’avoir amélioré le projet de La Boule, la Ville part en guerre contre les projets, portés par la Région, de gares à Nanterre-La Folie pour les lignes 18 et 19 sous prétexte que cela retarderait l’urbanisation des Groues. Mais si le mois prochain la gare de La Folie va être le nouveau terminus à l’Ouest de la ligne E du RER (en lien avec St-Lazare par l’Etoile et La Défense), la gare de la ligne 15, sous laquelle serait éventuellement creusée celle des lignes 18 et 19, sera en chantier jusqu’en 2031. Ce n’est donc pas avant cette date que le quartier des Groues connaîtra une qualité de vie apaisée.
La question est donc de savoir s’il est opportun de mieux relier Versailles et La Défense, de desservir Argenteuil par une rocade, de rejoindre la ligne 17 au Triangle de Gonesse et si La Folie est l’articulation la plus pertinente pour ces différents projets.
Par ailleurs, en matière de transports en commun, il n’y a pas que le réseau ferré. Le réseau bus, à Nanterre comme ailleurs, montre plusieurs faiblesses.
Il devrait être restructuré quand la gare du RER E fonctionnera normalement, en juin ou juillet. Nous souhaiterions participer à la réflexion sur le futur réseau afin d’y apporter des suggestions, notamment sur les lignes 259 et 559 (à prolonger jusqu’au Dépôt des bus) et 276 qui devrait desservir le secteur du Croissant en venant de La Défense et fonctionner le samedi et si possible le dimanche, au moins sur la partie nanterrienne de son trajet.
Il y aurait aussi des améliorations à apporter aux arrêts de bus et aux abribus.
Et nous réclamons toujours le départ du dépôt pétrolier classé Seveso, l’arrêt de la construction de nouveaux bureaux et une lutte contre la pollution atmosphérique moins antisociale que les ZFE (zones à faibles émissions).
naturellement.nanterre@gmail.com 11, rue des Anciennes Mairies Nanterre
