L’aménagement des bords de Seine

La Seine borde le département des Hauts de Seine sur 39 kilomètres, environ 5 d'entre eux bordent la ville de Nanterre.

Le Conseil Général des Hauts de Seine a élaboré un avant-projet du schéma d’aménagement et de gestion durable de la Seine et de ses berges, et a réuni, à ce sujet le 26 octobre 2004 , toutes les associations des Hauts de Seine concernées, dont Naturellement Nanterre.

Nous avons adressé le 22 novembre dernier, au Conseil Général, à l’attention de Madame Odile FOURCADE, vice-président en charge de l’environnement et de la qualité de vie et des circulations douces, un résumé de nos réflexions et de nos propositions, dont ci-dessous la teneur.

« Nous avons étudié, en particulier, les chapitres traitant du territoire de Nanterre, c’est-à-dire la plaine aval. 
1/ La première condition de reconquête des berges est leur accès depuis notre ville. 
Or, actuellement : 
– Entre Rueil et le port de Nanterre, les grilles des industries nous interdisent tout passage. 
Serait-il possible, dans le cadre des partenariats, 
D’ouvrir des accès les week-ends, avec possibilité d’utiliser la zone industrielle désertée en parking pour les voitures, permettant, en particulier, aux handicapés et personnes âgées d’approcher des berges. 
D’utiliser le passage entre Magneti Marelli et le dépôt Total désaffecté, rue Lavoisier, pour un accès aux berges ouvert aux circulations douces : piétons, cyclistes. 
– Le long du port, le cheminement nous est actuellement interdit.

La seule promesse est une passerelle l’enjambant, fin 2006, de 7 m de hauteur,
(un immeuble de 2,5 étages !), pourvue d’un ascenseur et d’un escalier en colimaçon.
Que feront les piétons, les parents avec poussettes d’enfants, les handicapés, les personnes âgées, les cyclistes, les cavaliers, en cas de panne d’ascenseur ?
Une rampe, pourtant prévue dans les documents du Conseil Général, n’a pas été citée lors de notre réunion du 26 octobre dernier ! Elle est pourtant indispensable.
Serait-il possible, en attendant cette passerelle, d’effectuer la traversée du port par bac, au moins le week-end.
– Du port jusqu’à l’avenue Hoche, les accès par l’avenue Jules Quentin, et, le boulevard du Général Leclerc, doivent être desservis par des transports publics, bus, et navettes depuis les gares de Nanterre, accessibles aux personnes à mobilité réduite, de fréquence suffisante surtout les week-ends et les mercredis.
Un partenariat doit être créé avec la RATP, et un accord doit être trouvé pour dévier les entrées et sorties du dépôt des bus vers la zone industrielle des Guilleraies.

2/ Les berges elles mêmes… Berges naturelles ! 
– Les chemins piétonniers sont surplombés de 6 pylônes électriques, à proximité du futur parc du Chemin de l’Ile.

Leur enfouissement est indispensable à la sauvegarde du site. Cet enfouissement semble facilement réalisable car il a été effectué dès le franchissement de la commune de Rueil. 
D’autre part, il faut rappeler, à ce sujet, qu’EDF s’est engagée en ce sens dans la charte régionale Ile de France de respect de la biodiversité de décembre 2003. 
– Deux dépôts pétroliers  » classés  » Seveso II bordent ces chemins, pour l’un, à l’endroit le plus étroit des berges.

Ces dépôts doivent être transférés à l’écart des zones habitées. Le test, scénario du  » boil-over « , effectué le 17 courant sur le dépôt Total, ne peut que nous conforter sur l’urgence de ces déménagements. 
– Il serait bon d’installer des bancs de repos, à intervalles réguliers, ainsi que des toilettes, éclairées la nuit grâce à des cellules photo-voltaïques, pour respecter le  » charme des berges naturelles ainsi que la richesse biologique existante  » 
– Il serait bon d’installer, également à intervalles réguliers, des supports pour haltes des vélos. Nous pensons, en particulier aux pêcheurs, souvent également cyclistes.

– Un mur très haut longe le dépôt des autobus, privant les berges de soleil. Comme nous l’avions déjà suggéré, son remplacement par un mur de soutènement incliné, surmonté par une clôture paysagère telle celle du parc du Chemin de l’Ile serait le bienvenu.
– Nous apprécions que l’entretien des berges soit confié à des associations d’insertion .

3/ Le parc du Chemin de l’Ile
Nous avons participé à sa visite, organisée par le Conseil Général. Le conférencier nous ayant précisé que le parc atteindrait l’avenue de la République, nous en avons déduit, avec satisfaction, que la couverture de l’A 86 et des échangeurs A14/A86 était inscrite au budget.
– Il nous a indiqué, à maintes reprises, que ce parc avait été conçu dans le but de sauvegarder le  » caractère naturel  » du site, citant, à titre d’exemples, l’utilisation de gravas concassés pour constituer les chemins piétonniers, le maintien en friche des terrains, sans semailles, voués à la faux une ou deux fois par an, nommés  » jardins cabanes « .
Ce parc, selon tous les documents du Conseil Général, était voué à l’utilisation des énergies renouvelables : solaire, éolienne. Or, nous apprenons, à notre grand regret, que les vis d’Archimède, destinées à capter l’eau de la Seine, seront mues grâce au courant fourni par EDF.
Aux dires du conférencier, l’utilisation de l’énergie solaire serait impossible.
Pourquoi ne pas coupler à l’énergie solaire l’énergie hydraulique, rejoignant ainsi les concepteurs de la Machine de Marly ?
En résumé : mettre au service de la nature le génie inventif de l’homme. Ce parc, en effet, nous paraît avoir, dans sa conception, une double vocation :
o Emplir des jardins d’eau, tels les bassins du château de Versailles,
o Purifier l’eau de la Seine au travers de plusieurs jardins filtrants, tels ceux de la nouvelle station d’épuration de Honfleur, offrant ainsi aux enfants une pataugeoire dans le dernier jardin.
– Le conférencier nous a indiqué que ce parc serait voué à une  » réduction des nuisances sonores « , l’autoroute A14 et la ligne RER le surplombant réduisent à néant cette vocation.

La solution idéale serait leur mise en souterrain, comme nous l’avions demandé pour l’autoroute A 14. Ce qu’avait approuvé le commissaire enquêteur, à la clôture de l’enquête publique. 
En attendant, une solution temporaire devrait être appliquée dans les plus brefs délais : murs anti-bruit sur les deux côtés de l’autoroute et le long des voies RER. 
– Pour sauvegarder le caractère naturel du site, il est urgent de  » construire  » un mur végétal cachant la papeterie, de remplacer les vitres cassées de cette usine, et de mener une action contre ses odeurs qui infestent toute la surface du parc.
Si la papeterie venait à quitter le site, nous espérons que le Conseil Général, de concert avec la Région Ile de France, la Municipalité de Nanterre, profiterait de cette opportunité pour agrandir le parc.
 
4/ La reconquête de la Seine 
– Il nous faut renouer avec les activités nautiques des 19ème et début du 20ème siècles. 
(La fête du quartier du Vieux Pont de cet automne montre ce désir des habitants de Nanterre : évocations guinguette Lemaire, canoë, kayak, aviron.) 
Des pontons flottants doivent être amarrés pour des embarcations légères. 
Comme vous l’écrivez vous-même, fort justement, un besoin fort se fait sentir d’implantation d’une base nautique, comme nous l’ont montré les Nanterriens, lors du marché aux fleurs et de la fête des associations de Nanterre. 
Un partenariat doit être établi avec le port de Paris pour utiliser la darse les week-ends. 
Un article du journal Le Moniteur du 12 novembre 2004 abonde dans ce sens nous informant que le port autonome de Paris va investir 183 millions d’euros d’ici à 2008, et que  » la polyvalence de l’activité portuaire sera favorisée dans la mesure du possible « . Une infime partie de cette somme pourrait être consacrée à Nanterre. 
– Les Nanterriens doivent pouvoir traverser la Seine. 
Actuellement, seuls les trains et les voitures empruntant l’A 14 peuvent le faire. 
Une voie aménagée le long de l’autoroute, ou une passerelle séparée devrait permettre aux piétons et cyclistes d’effectuer cette traversée, faisant ainsi la liaison entre la coulée verte  » Seine-Arche  » et
la  » Véloroute vers la Normandie « . 
– Un bac est prévu sur la boucle Nord de la Seine. 
Les 5km de berges de Nanterre offrent, certainement, la possibilité d’établir, également, une liaison par bac avec l’autre rive de Carrières sur Seine.
 
Pour conclure, nous lisons que la  » raison d’être  » de ce schéma est  » de rendre la Seine aux habitants « , et sommes remplis d’espoir que Nanterre, riveraine de la Seine sur 5 km,  » capitale  » des Hauts de Seine, possible antique Lutèce, aux dires des fouilles archéologiques récentes, cesse de tourner le dos au fleuve et se réapproprie ses berges, et son cours. »

Extraits de la réponse du 3 janvier 2005 de Madame Odile FOURCADE

« Par votre lettre du 22 novembre dernier, vous me faites part de vos suggestions concernant l’avant-projet de Schéma d’aménagement et de gestion durables de la Seine et de ses berges. 
Vous avez eu l’occasion de vous exprimer oralement sur ce sujet lors de la réunion de concertation avec les associations, et vous avez récemment participé aux Etats généraux. 
Sachez que je suis très attentive aux propositions associatives ; elles sont examinées avec la plus grande attention.
L’objet de votre courrier concerne plus particulièrement le linéaire des berges à Nanterre. 
Vous proposez un meilleur accès aux berges depuis votre ville, et ceci est en cours d’études. 
Sans présager la décision prise par l’Assemblée départementale, je peux d’ores et déjà vous assurer que certaines de vos propositions, utiles et concrètes, seront intégrées dans le Schéma. 
Actuellement, le document définitif du Schéma est en cours d’élaboration pour être présenté à l’Assemblée au 1er semestre 2005. 
Après le vote, la concertation avec les différents acteurs se poursuivra, et une logique de suivi de la mise en œuvre du futur Schéma sera mise en place. »

Auteur de l’article : naturellement-nanterre

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